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A plusieurs reprises des communes d'Ostrevant et des ses confins sont citées dans le livre « Les Chtimis sont-ils des Belges ? », comme Auberchicourt, Aniche, Biache, Bouchain, Brunémont, Bugnicourt, Corbehem, Estrées, Estrun, Gouy, Hamage, Hem-Lenglet, Lambres, Lécluse, Marcq, Marchiennes, Montigny, Roucourt, Rumaucourt, Sailly, Somain, Thun, Vitry, témoignant que les grandes villes ne sont pas les seules à compter dans l'histoire. Néanmoins Douai jouera un rôle progressivement plus important à compter du Xème siècle, avec la croissance urbaine qui concernera les provinces qui constitueront ultérieurement les Pays-Bas.
L'Ostrevant mérite une place particulière dans l'histoire régionale, dont il constitue une synthèse à la convergence de l'Artois, du Cambrésis, du Hainaut et de la Flandre.
Peuplée par les Atrébates, notre région, conquise par César après la bataille de la Sabis, se situe dans la « civitates » de ce peuple belge, dont le nom donnera Arras, Artésien et Artois.
Lors de l'époque romaine, des domaines agricoles, les villas, maillent le territoire minutieusement cadastré. La présence de massifs boisés est plus importante qu'aujourd'hui mais l'espace agricole est déjà dominant.
La présence de voies romaines est par contre incontestable, donnant le nom du village, Strata, Estrées, que l'on retrouve dans Street en Anglais ou Straete en flamand.
Beaucoup d'erreurs sur les itinéraires romains figurent dans les textes historiques depuis le XIXème siècle jusqu'à aujourd'hui, mais il semble évident que la voie se dirige vers Sailly en Ostrevant, et au delà vers Amiens (Samarabriva) par Thièvres (Teucera), et non pas vers Arras. Cette voie se prolonge vers Lewarde, important noeud routier romain, d'où part une voie vers Tournai (Tornacum), dans le prolongement de la voie venant d'Estrées.
Sur l'itinéraire Amiens-Tournai, Lewarde est aussi relié à Famars (Fanum Martis) et au delà Bavay (Bagacum) par une voie romaine partant vers Trith (Scaldis Trajectum).
La liaison entre Lewarde et Arras devait passer par Goeulzin, traverser la Petite Sensée, pour rejoindre Gouy et Noyelles, puis fut délaissée au profit de celle passant par Estrées.
Certaines liaisons sont devenues hors d'usage après le recul de la romanisation et lors de l'implantation des Francs, mais la plupart conservèrent une fonction.
La grande majorité des villages de notre région fut créée par les Francs, à partir du Vème siècle. Le fait de porter un nom romain ne lui donnant pas une origine antique car dans la province de Belgica II, les Francs s'étaient substitués aux Romains à partir de l'an 358 tout en pratiquant l'usage du latin du fait de leur présence dans l'armée impériale qu'ils finirent par contrôler complètement en 486 avec la victoire de Chlodoweg (Clovis) sur le général romain Syagrius à Soissons.
Les noms de communes qui ont gardé la sonorité germanique de la langue franque sont nombreux comme Hamel, Corbehem, Hem-Lenglet, Flers, Marcq et Marquette, Marquion, Brunémont, Roost Warendin, Lauwin, ainsi que la Brogne de Pelves, la Trinquise, qui sont les plus significatifs. D'autres noms furent latinisés mais sont composés à partir de noms francs, Bugnicourt, Rumaucourt, Raucourt, Raimbeaucourt, Monchecourt, Pecquencourt, et aussi Villers, Aubigny, Montigny.
Nous sommes loin d'imaginer que plus d'un tiers des noms de famille régionaux sont d'origine franque. Ces caractéristiques donnent à notre région une empreinte et une identité franque indéniable.
L'Ostrevant constituera un des premiers comtés issu de la nouvelle organisation de l'empire franc au IXème siècle, Osterbant, venant certainement de Ost-Atrebatum, l'Est de l'Atrébatie (diocèse d'Arras), ou veut tout simplement signifier pays de l'Est,(Auster-Bant par rapport à l'Atrébatie, (-bant, se retrouve dans Brabant, Teisterbant, Caribant).
Les Francs ont en effet conservé l'organisation belgo-romaine, la cité (civitates) des Atrébates recouvrant l'Artois et l'Ostrevant.
Les grands domaines agricoles romains présents en Ostrevant, propriétés impériales, sont devenus les terres d'abbayes qui feront la richesse de cette région par la mise en valeur agricole (Anchin, Marchiennes, Wandignies, Hasnon, St-Amand, Flines).