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Nord-Pas de Calais-Picardie peut tout à fait s'imposer pour dénommer la nouvelle région, issue de la fusion du Nord-Pas de Calais et de la Picardie.

Il semble difficile d'imaginer la disparition du nom « Picardie » qui s'est imposé pour identifier trois départements dont pourtant une partie ne fut jamais picarde, à savoir le sud de l'Aisne et de l'Oise.

Le Nord-Pas de Calais n'est pas un véritable nom de région car il résulte de l'assemblage des noms des deux départements qui la composent, l'un d'entre eux n'étant qu'un point cardinal pour un observateur situé plus au sud et regardant l'étoile polaire dans la direction de ce département septentrional, et l'autre celui du détroit maritime qui le sépare de la Grande-Bretagne.

Si un Anglais devait traduire selon le même concept, il dirait «South» pour désigner le département «Nord» selon la position qu'il occupe par rapport à Londres, et «Straith of Dover » pour nommer le département qui borde le détroit.

South-Straith of Dover, serait plus facile à identifier que Nord-Pas de Calais sur la scène internationale.

En conservant « Picardie » , comment nommer l'autre partie ?

Considérons plus en détail la signification de «Picardie» qui peut recouvrir une acception géographique, celle du territoire régional picard, et aussi une dimension culturelle et linguistique. Rappelons qu'au Moyen-Age, l'Université de la Sorbonne comprenait deux nations, la française et la picarde, illustrant l'usage des deux langues en son sein.

Hélas depuis le XVIIème siècle, la langue picarde a perdu de son aura au profit du français imposé par le centralisme totalitaire linguistique des régimes qui se sont succédés jusqu'à aujourd'hui.

Réduit à un patois, le picard a toutefois conservé jusqu'au XXème siècle, une vitalité qui lui confère un usage, en Picardie (au nord de la rivière Oise), dans le Hainaut belge et le Nord-Pas de Calais, sauf dans la zone de langue néerlandaise (dont le flamand est un dialecte) de l'arrondissement de Dunkerque.

Le Flamand (variante occidentale du Néerlandais) fut au Moyen-Age, la langue d'une région plus vaste au nord d'une ligne Berck, Fruges, Béthune, Wattrelos, comme l'attestent encore aujourd'hui les noms des communes puis recula au nord de Boulogne et de St-Omer, pour subsister dans le canton d'Audruicq et à St-Omer jusqu'au début du XXème siècle.

Ainsi le Nord-Pas de Calais possède deux identités linguistiques, flamande et picarde.

Désigner la nouvelle grande région Flandres-Picardie, serait donc tout à fait justifié pour représenter la culture et l'histoire régionales.

Le pluriel de Flandres représente sa diversité historique.

Actuellement il existe trois Flandres, la française, la belge (qui ne correspond plus à la Flandre historique), et la zélandaise( au sein des Pays-Bas).

Au Moyen-Age, le Comté de Flandre, comprenait les provinces belges actuelles de Flandre occidentale (Bruges) et de Flandre orientale (Gand), la Flandre zélandaise (annexée par les Pays-Bas au XVI ème siècle), la Flandre française actuelle (Dunkerque, Lille Douai), l'Artois (qui devint comté en 1237) et avait pour vassal les comtés de Boulogne et de Guines. L'Artois fut à nouveau rattaché à la Flandre sous le même titre comtal en 1347 jusqu'en 1713, mais conservant ses propres Etats Provinciaux.

L'Artois fut ainsi une des composantes territoriales de la Flandre, et aussi culturelle puisque le flamand fut parlé au nord d'une ligne Berck-Béthune.

Par ailleurs, la Flandre subit aussi un autre découpage lors des conflits avec la France, lorsque la Flandre Wallonne fut dissociée du Comté de 1320 à 1369 (occupation française), et conserva ensuite ses propres Etats Provinciaux malgré un regroupement sous le même titre comtal.

Seuls le Hainaut français et le Cambrésis sont à distinguer de la Flandre, car historiquement se furent des comtés distincts et à ce titre mériteraient d'apparaître aux côtés de Flandres.

Toutefois le Hainaut fut uni à la Flandre de 1067 à 1070, puis un lien de parenté unit les deux comtes, pour aboutir à une nouvelle réunion en 1191 jusqu'en 1278, et de 1428 à 1713 au sein des Pays-Bas.

Flandres retranscrit bien deux réalités, linguistique et historique, réunissant dans une même identité culturelle Artois, Boulonnais, Cambrésis et Hainaut.

FLANDRES-PICARDIE, une formidable image regroupant deux régions désormais en une seule entité, FLANDERS-PICARDY, une reconnaissance internationale immédiate.

A éliminer: Hauts de France, ineptie géographique, pour des technocrates incultes ignorant que le haut de la carte c'est le NOOORD.

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