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1415, AZINCOURT, un succès stratégique du Comte d'Artois.
Jean Sans Peur est alors Comte d'Artois, de Flandre et de Franche-Comté, domaines hérités de sa mère Marguerite de Maele, et Duc de Bourgogne, titre hérité de son père Philippe le Hardi.
Flandre, Artois et Bourgogne réunis confèrent à Jean Sans Peur un pouvoir qui lui permet d'assurer la régence de France alors que le roi Charles VI, son cousin, est atteint de démence,
Ses alliés directs sont Guillaume IV de Bavière, son beau-frère, Comte de Hainaut, Hollande et Zélande et Antoine de Bourgogne, son frère, Duc de Brabant et de Limbourg. Une même famille gouverne ainsi les principautés qui préfigurent les anciens Pays-Bas.
Le conflit de succession en France entre Valois et Plantagenet, voit un rapprochement du parti anglais avec Jean Sans Peur qui noue une alliance avec eux.
L'affrontement entre les troupes anglaises et les nobles de France se déroule en Artois, à Azincourt,
Jean Sans Peur reste neutre et interdit à ses vassaux de prendre part au combat ce qui n'empèche pas son frère Antoine d'y perdre la vie, comme d'autres nobles d'Artois, qui se sont précipités sur le champ de bataille. .
Les milices urbaines de Flandre et d'Artois restent dans leurs villes, à l'écart du conflit comme leur a demandé Jean Sans Peur.
Une bande d'Artésiens, qui a cherché d'abord à piller les Anglais, constatant la fuite des Français, se retourne contre eux, les vole et participe aussi à dépouiller les blessés et les morts Français.
Cette neutralité du Comte d'Artois et de Flandre, trop souvent passée sous silence, révèle la réelle autonomie dont jouissait l'Artois à cette époque: Azincourt, ni victoire, ni défaite, pour les Artésiens.
A la faveur de la bataille d'Azincourt, Jean Sans Peur peut se féliciter de sa stratégie qui fera de l'alliance anglaise le moteur de l'unification des principautés des Pays-Bas, parmi lesquelles le Comté d'Artois.
Son fils Philippe le Bon qui lui succède, s'emparera de la Picardie en 1420, qu'il rattache à ses domaines flamands et artésiens.
En 2015, l'histoire ne se répète-t-elle pas plus pacifiquement avec la fusion du Nord-Pas de Calais et de la Picardie ?
